Exceptions et irrégularités de la grammaire japonaise

La langue japonaise est fascinante et riche en nuances. Elle attire de nombreux apprenants de par le monde, mais elle peut également présenter des défis importants, notamment en ce qui concerne ses exceptions et irrégularités grammaticales. Bien que le japonais soit souvent perçu comme étant une langue structurée avec des règles claires, il existe plusieurs aspects où la régularité cède la place à des exceptions. Cet article vise à explorer certaines de ces irrégularités pour aider les apprenants à naviguer plus facilement dans les méandres de cette langue complexe.

Les verbes irréguliers

Les verbes en japonais se divisent principalement en trois groupes : les verbes du groupe I (五段動詞, godan-dōshi), les verbes du groupe II (一段動詞, ichidan-dōshi) et les verbes irréguliers (不規則動詞, fukisoku-dōshi). Si la majorité des verbes suivent des schémas de conjugaison réguliers, certains verbes irréguliers échappent à ces règles.

Les verbes irréguliers principaux : する et くる

Les deux principaux verbes irréguliers en japonais sont する (suru, « faire ») et くる (kuru, « venir »). Leur conjugaison ne suit pas les modèles standards :

Forme する (suru) くる (kuru)
Forme polie します (shimasu) きます (kimasu)
Forme négative しない (shinai) こない (konai)
Forme en -te して (shite) きて (kite)
Forme potentielle できる (dekiru) こられる (korareru)

Ces conjugaisons doivent être mémorisées car elles ne suivent pas les patrons des groupes I et II.

Les adjectifs irréguliers

En japonais, les adjectifs se classent en deux grandes catégories : les adjectifs en -i (い形容詞, i-keiyōshi) et les adjectifs en -na (な形容詞, na-keiyōshi). Toutefois, il existe aussi des adjectifs irréguliers qui ne suivent pas les règles de conjugaison habituelles.

Les adjectifs いい et かっこいい

L’adjectif いい (ii, « bon ») est un exemple d’adjectif irrégulier. Sa forme négative est よくない (yokunai) et non pas いくない (ikunai), comme on pourrait s’y attendre. De même, sa forme en -te est よくて (yokute) et non pas いくて (ikute).

Un autre adjectif irrégulier est かっこいい (kakkoii, « cool »). Lorsqu’il est conjugué, il se transforme en かっこよくない (kakkoyokunai) pour la forme négative et かっこよくて (kakkoyokute) pour la forme en -te.

Les particules irrégulières

Les particules jouent un rôle crucial dans la structure des phrases en japonais. Bien qu’elles suivent généralement des règles précises, certaines particules peuvent causer des confusions en raison de leurs usages irréguliers.

La particule は (wa)

La particule は se prononce « wa » lorsqu’elle est utilisée comme particule de thème, bien que le caractère s’écrive avec le hiragana « ha ». Par exemple, dans la phrase 私は学生です (Watashi wa gakusei desu, « Je suis étudiant »), は se prononce « wa ».

La particule へ (e)

De manière similaire, la particule へ, qui indique la direction, se prononce « e » et non « he ». Par exemple, dans la phrase 学校へ行きます (Gakkō e ikimasu, « Je vais à l’école »), へ se prononce « e ».

La particule を (wo)

La particule を, qui marque l’objet direct, se prononce « o » dans la plupart des contextes. Par exemple, dans la phrase リンゴを食べます (Ringo o tabemasu, « Je mange une pomme »), を se prononce « o ».

Les irrégularités dans les nombres

La numérotation en japonais peut également présenter des irrégularités. Les nombres japonais sont généralement réguliers, mais il existe des exceptions notables.

Les jours du mois

Les jours du mois en japonais présentent plusieurs irrégularités. Par exemple, les quatre premiers jours et les jours 14, 20 et 24 ont des noms irréguliers :

– 1er jour : ついたち (tsuitachi)
– 2e jour : ふつか (futsuka)
– 3e jour : みっか (mikka)
– 4e jour : よっか (yokka)
– 14e jour : じゅうよっか (jūyokka)
– 20e jour : はつか (hatsuka)
– 24e jour : にじゅうよっか (nijūyokka)

Les âges

Les âges en japonais suivent généralement un schéma régulier avec le suffixe 歳 (sai), mais il y a des exceptions pour les âges de 20 ans et 1 an :

– 1 an : 一歳 (issai)
– 20 ans : 二十歳 (hatachi)

Les irrégularités dans les pronoms

Les pronoms japonais peuvent également présenter des irrégularités, notamment en termes de niveaux de politesse et de formalité.

Les pronoms personnels

Les pronoms personnels en japonais varient en fonction du degré de formalité et du contexte. Par exemple, « je » peut se dire 私 (watashi) dans un contexte formel, 僕 (boku) dans un contexte informel pour les hommes, et 俺 (ore) dans un contexte très informel, également pour les hommes.

Les pronoms démonstratifs

Les pronoms démonstratifs japonais (ceci, cela, etc.) suivent généralement des règles précises, mais il existe des exceptions en fonction de la distance et du respect. Par exemple :

– これ (kore) : ceci (proche du locuteur)
– それ (sore) : cela (proche de l’interlocuteur)
– あれ (are) : cela là-bas (loin des deux)
– どれ (dore) : lequel (question)

Toutefois, en contexte formel, on peut utiliser des versions plus polies comme こちら (kochira) pour « ceci » et そちら (sochira) pour « cela ».

Les irrégularités dans les niveaux de politesse

Le japonais est une langue riche en niveaux de politesse et de formalité, ce qui peut entraîner des irrégularités dans la manière de s’exprimer en fonction du contexte.

Les formes honorifiques et modestes

Les formes honorifiques (尊敬語, sonkeigo) et modestes (謙譲語, kenjōgo) sont utilisées pour exprimer respect et humilité. Par exemple, le verbe する (suru, « faire ») se transforme en いたす (itasu) en forme modeste et en なさる (nasaru) en forme honorifique.

Les verbes spéciaux pour les personnes respectées

Certains verbes changent complètement lorsqu’ils sont utilisés pour parler de personnes respectées :

– 行く (iku, « aller ») devient いらっしゃる (irassharu) en forme honorifique.
– 食べる (taberu, « manger ») devient 召し上がる (meshiagaru) en forme honorifique.
– 言う (iu, « dire ») devient おっしゃる (ossharu) en forme honorifique.

Les irrégularités dans les kanji

Les kanji, ou caractères chinois utilisés dans l’écriture japonaise, peuvent également présenter des irrégularités, notamment en ce qui concerne leurs lectures.

Les lectures on’yomi et kun’yomi

Les kanji ont généralement deux types de lectures : on’yomi (lecture sino-japonaise) et kun’yomi (lecture japonaise). Toutefois, certains kanji peuvent avoir des lectures irrégulières qui ne suivent pas ces conventions.

Les kanji avec plusieurs lectures irrégulières

Certains kanji, tels que 生 (sei, shō, ikiru, umu, etc.), ont plusieurs lectures qui peuvent changer en fonction du contexte. Par exemple :

– 生きる (ikiru) : vivre
– 生まれる (umareru) : naître
– 先生 (sensei) : professeur

Ces multiples lectures peuvent rendre l’apprentissage des kanji particulièrement ardu.

Conclusion

La langue japonaise, bien qu’elle soit riche et fascinante, est jalonnée d’exceptions et d’irrégularités qui peuvent rendre son apprentissage complexe. Toutefois, en étant conscient de ces particularités et en les étudiant attentivement, les apprenants peuvent mieux naviguer dans cette langue et améliorer leur maîtrise. Les irrégularités présentées dans cet article ne sont qu’un aperçu des défis que le japonais peut poser. Avec de la pratique et de la persévérance, ces obstacles peuvent être surmontés, et les apprenants peuvent apprécier pleinement la beauté et la profondeur de la langue japonaise.